A propos de mes gravures :
Planter, peindre, graver pour moi, c’est tracer son sillon dans la matière. Ce geste de la gouge, du burin, du berceau ou de la pointe sèche, c’est atteindre par différentes métamorphoses de l’animal, de l’insecte, du végétal, nos peurs, nos songes.
Le geste peut être effleurement, caresse ou griffure, accélération, empreintes, traces laissées dans la matière de la matrice :
cuivre, plexi ou lino. Toutes mes traces disent le plaisir sensuel de côtoyer et de participer à mon quotidien, dans mon jardin,
prés de la nature.
Mon univers, mes histoires sont grouillantes d’insectes, de fleurs…
Mes mondes sont remplis des joies du jour et des angoisses de la nuit.
Françoise Roullier
Il y a ce jardin que Françoise Roullier confectionnait dès son enfance. Il y avait déjà, très jeune aussi, l'envie de peindre. La peinture comme sertie dans un jardin secret.
Françoise Roullier a choyé jardin et peinture, toute sa vie. Les larges baies de son atelier de Saint-Cyr-sur-Loire s'ouvrent sur un jardin qui chemine jusqu'aux hauteurs d'un pavillon d'été. La couleur y est la bienvenue, et les teintes des saisons, les verdeurs, les rousseurs, l'élan et les langueurs. Le jeu des couleurs, comme en miroir, prend forme sur des toiles (certaines très grandes) où un bleu profond et très spécial aimante tout ce qui s'apparente aux strates de l'atelier.
Daniel Leuwers