De livres en livres en éclaboussures vives...
Sans paraphraser Baudelaire dans « Mon cœur mis à nu »(XI), il y a chez Françoise Roullier « deux postulations simultanées », l'une vers le tableau en sa verticalité murale, l'autre vers le livre posé sur l'horizontalité du socle, voire du sol.
Si l'on poursuivait plus loin le parallélisme avec la citation du poète, le tableau serait « spiritualité », désir d'élévation et le livre « joie de descendre » vers « l'animalité ».
On ne poussera pas plus avant cette comparaison insolite. Pourtant serait-il si incongru de remarquer au passage que plusieurs livres de l'artiste ont quelque chose de serpentin : chapelets articulés à l'instar du jeu du « serpent magique », plissages d'encre et de mots enfermés dans des bocaux comme des reptiles dans du formol, multiples dépliants mimant le cours onduleux de ce fameux serpent d'eau qu'est la Loire ?...
Certes, on n'ignore pas que, issue de la « reliure en sûtra » destinée à recevoir les textes sacrés, la « reliure en accordéon » est d'origine chinoise et sert encore aujourd'hui à l'impression d'ouvrages bouddhiques. Mais on sait aussi que la généralisation, à l'époque Tang, de l'imprimerie par xylographie, entraîna sous les Song une nouvelle mutation de la reliure dite « en papillon » !
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